vendredi 12 février 2010

4. Sur les traces de Kao

En octobre 2038, Kaosopolis assiégée par Nanopolis, une ville entièrement peuplée de robots miniatures, a été vaillamment défendue par Kao (voir photo sur la page principal du site), la jeune présidente japonaise de la plus grande société de produits de soins de beauté (en particulier les soins de la peau et des cheveux), mais aussi de produits de santé qui augmentent l'espérance de vie de sa clientèle d'au moins 15 ans. Le produit vendu à un prix exorbitant a non seulement créé la division la plus radicale entre la classe riche et la classe pauvre, elle a complètement enrayé la classe moyenne, provoquant du même coup un conglomérat de sociétés secrètes vouées à part entière à l'anéantissement de la présidente. Comme on le sait, la milice militaire archi-milliardaire de la présidente Kao, portée au pouvoir suite à sa foudroyante victoire contre les androïdes de Nanopolis, est d'une fidélité et d'une cruauté à tout rompre. Cette réalité explique les émeutes, les bombes, la terreur qui règne depuis.

Si le monde continue à vivre, c'est dans un état d'hébétude, de dégôut et d'angoisse permanentes. Voyez l'atmosphère autour du célèbre Moon Palace (ancien quartier général des premiers révolutionnaires antikaosopoliciens), aventurez-vous, si le coeur vous en dit dans le Nid, la fameuse planque de Dounia où l'on retrouve partout sur les murs les photos des révolutionnaires déchus, du lapin sous-commandant dans son fameux accoutrement et d'Olivia, son arme secrète, l'innocence du cyanure et le feu vert dans ses yeux de platine. Voyez aussi les images jaunies de la photographe qui a élévé son art à un degré de précision militaire. Même si les coins sont un peu jaunis et racornis, on peut admirer la composition, les effets de lumière sur les corps décrépis, le ramassis d"objets hétéroclites perdus dans la mégapole: oursons en peluche évidés, batterie de cuisine, livres éventrés, meubles Louis XIV, trombones, Bixis, vieux PC, coeurs de pommes et carcasses de poulet pourries. À vos pieds, vous trouverez sans doute ce qui reste des perruques bleues***, vous les verrez aussi, en plongée, si vous marchez jusqu'à la fenêtre, telles de luminescentes méduses glissant le long des ruelles et des autoroutes au gré des saccades de vent et de pluie, memorabilia fantomatique d'une époque déjà révolue.

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Pour l'histoire complète de Boris Platine, visitez son blogue ou lisez toute l'histoire sur Kaosopolis.

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