lundi 22 février 2010

His name is Wang

Ce matin, Charly Wang m'a demandé si j'avais terminé mon travail. J'ai eu comme un instant d'hésitation. Il a ajouté avec un sourire:

— Celui pour le département de cryptographie bien sûr.

Je me doutais un peu qu'il était au courant. Un type qui passe ses après-midis à photographier les murs se remarque rapidement dans le quartier. Le patron du White Swan prend la chose avec bonhomie :

— Voyez-vous, mon ami, contrairement à ce que certains veulent faire croire, je ne veux pas étouffer, comme vous dites chez vous, la liberté d'expression.

Il a prononcé ces derniers mots en français, avec une emphase ironique, pas mécontent de montrer sa connaissance de la culture de mon pays et de son arrogance si souvent moquée de ce coté-ci de la planète. Le chinois est de ce point de vue bien intégré dans le paysage. Il a continué :

— Non. Simplement, je veux que chacun ici, se promenant dans son quartier, puisse s'y sentir fier d'y habiter, que nous ne soyons plus considérés par la municipalité comme des citoyens de seconde zone. Pour cela, nous ne devons pas nous comporter comme des citoyens de seconde zone. Nous devons nous tenir debout.

Il a balancé son boniment sans ciller. Je n'ai pas moufeté. Laisse tomber la neige, dit le sage en remontant son col. Je ne suis pas porté sur la controverse. J'espère seulement qu'un jour, la vie ne me fera pas payer ma lâcheté. Pour le moment, je serre les dents et je rase les murs à la recherche d'un coin d'ombre.

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Lire l'intégralité de l'histoire sur N.D.Lay ou sur le blogue Ma vie à N.D.Lay (journal de l'Ecrivain)

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